Deuxième jour
De l'avantage de dormir dans un quartier chic et résidentiel après un après-midi de promenade intensif : pas de bruit, la nuit tout est calme dans South Kensington. Je regarde le ciel, il est bleu, yes !
Comme nous sommes dimanche, le petit déjeuner n'est servi qu'à 9h. Nous descendons à l'heure dite au sous-sol où se situe la salle à manger. Les oeufs brouillés, les toasts beurre/miel, le thé tout est tip top. L'institut ne fait pas le plein en ce week end pascal, nous petit-déjeunons en chuchotant. Nous remontons les 5 étages (!) et oui 4 plus les marches qui nous ont conduit au sous-sol, pour un brossage des dents en règle (ben oui indispensable hygiène bucco-dentaire). Je me chausse (j'étais descendu en chaussettes histoire d'épargner mes pieds quelques minutes supplémentaires), sac à main allégé et hop ! direction shoreditch et spitafields. J'ai bien noté grâce au toc-toc-toc ! n°3 (qui me suivra partout pendant mon séjour) que Columbia road et Brick lane sont très animées le dimanche.
Nous choisissons le tube pour nous y rendre. Il faut prendre la circle line. Que nous la prenions dans un sens ou dans l'autre, c'est à peu près équivalent. Pas de chance, nous partons dans le sens qui non seulement nécessite un changement mais en plus nous voit évacuées à St Pancras.... Une portion de la ligne est bouclée, c'est apparemment prévu puisque nous trouvons des panneaux placardés mais en amont personne n'avait l'air informé... Bref, nous remontons à l'air libre et galérons un tant soit peu afin de trouver le bon sens et le bon bus pour rejoindre columbia road.
Larguées dans Old street, nous la remontons d'abord dans le mauvais sens. Pas grave, nous prenons quelques jolies façades et autre street art en photo.
Il suffisait tout bêtement de suivre la foule ou d'aller à l'opposé des gens chargés de plantes en tout genre achetées au flower market de Columbia Road. Here we are !
Nous rentrons dans Vintage Heaven où ce qui nous fait envie est un peu cher, trouvons dans une boutique plus loin de ravissants torchons aux motifs rétro et je fais l'acquisition d'un porte-carte rouge "keep calm and carry on". L'origine de ce raz de marée très anglais vient d'une affiche de 1939 destinée à la population britannique dans l'éventualité d'une invasion allemande. C'est un libraire qui l'a redécouverte en 2000.
Columbia road est noire de monde, on se presse sur les trottoirs, coincés entre les chariots remplis de fleurs et les clients des boutiques. En serpentant dans les ruelles alentours nous sommes attirées par des musiciens et apercevont une montagne de gobelets qui nous incitent à chercher le vendeur de boissons chaudes dont ils sont issus. Il s'agit en fait de l'arrière cour d'un pub qui profite de ce temps splendide pour servir des boissons et des gateaux à emporter ou à déguster sur place, au soleil, sur de jolies tables dépareillées. Café latte pour toutes les deux et nous nous partageons une portion de carrot cake...
Les anglais sont spécialistes du gobelet à emporter, de l'assiette en papier et des couverts jetables.... Mon âme d'écolo soupire... Je n'ai pas noté le nom de l'endroit, shame on me ! J'écris ici quelques lignes sur les cartes postales achetées la veille, le carrot cake est englouti et nous repartons à l'assaut des petites boutiques et de leur bric à brac charmant.
Brick Lane se profile. Une foule grouillante, de la fripe belle et moins belle, un déballage impressionnant sur les trottoirs. Nous chassons le street art et nous tombons sur notre cantine, Borter house.
Une usine désaffectée où se tiennent une multitude de stands qui proposent et cuisinent (sous notre nez affolé par des odeurs plus exotiques les unes que les autres) tout l'exotic food possible et imaginable à des prix dérisoires. Une portion à 5£ suffira à nous rassasier toutes les deux. Frais, gouteux, bon marché, que demander de plus ?
Une clientèle jeune et moins jeune, plutôt branchouille. Il est possible de s'installer à l'intérieur (bruyant) ou dehors sur des tables en bois. Une caravane propose des boissons et diffuse de la bonne musique.
Nous sommes en train de suivre, plus ou moins, l'itinéraire de balades à travers la ville dénichées sur le blog london calling. Aujourd'hui nous suivons celle intitulée "les marchés du East End", demain nous suivrons "Tate modern - Angel". Anedoctes sur les quartiers, itinéraires facile à suivre, bonnes adresses, c'est très bien fait.
Nous arrivons doucement sur Old Spitafield market et faisons quelques achats so british, tee shirt, mug, magnets que je glisse dans le sac en toile orné d'un bel union jack flag que je viens également d'acheter. La vendeuse ouvre de grands yeux quand je lui explique que le sac est pour moi, que je vais de ce pas y ranger mes achats et que je n'ai pas besoin de sa poche en plastique. Vieux réflexe écolo, j'ai peut-être sauvé une tortue qui aurait malencontreusement pris ladite poche plastique (redevenue plus tard simple déchet lâché jusque dans les océans) pour une méduse ! Mais je m'égare...
Nous reprenons le chemin des touristes en nous dirigeant vers le Tower Bridge en traversant Petitcoat Lane Market sur Middlesex Street. Babioles, fringues très bon marché pas très fashion dans un dédale de vieux immeubles et de buildings.Un quartier quelque peu mutant.
C'est au pied du pont que nous retrouvons la foule des grands jours ! Mais nous choisissons d'abord de lui passer dessous pour nous aventurer vers Sainte Katherine's Docks. Même si l'endroit frise la rénovation bling bling et affiche des yachts aussi gros qu'à St trop', les docks sont bels et bien là avec leurs murs noirs et leurs ruelles pavées.
Nous rallions les marches qui grimpent sur le pont au milieu d'une foule impressionnante. Alors que nous admirons l'architecture du batiment et la vue qu'il offre sur les berges de la Thames, une sirène stridente retentit en boucle. Le pont va s'ouvrir pour laisser passer un voilier. Nous nous faufilons pour être de l'autre côté du pont, vers la rive que nous voulons aborder à pied et heureusement car la manoeuvre met un certain temps...
Le Tower Bridge est vraiment impressionnant et j'imagine sans mal l'effet qu'il pouvait faire aux voiliers remontant autrefois la Tamise.
De ce côté de la Thames, nous déambulons sur The Queen's walk, longeant le City Hall, au milieu des touristes et des londoniens. Notre intention est de rejoindre le Borough market, son architecture de ferronnerie, les hangars qui l'entourent, toute la vie que l'on imagine grouiller autour du marché en activité. En voyant le wine wharf, je ne peux m'empêcher de penser aux hangars à vins de porto qui longent le fleuve de la ville du même nom.
Nous remontons le dédale des vieilles ruelles, accompagnées par le son de cloches endiablées, jusqu'à l'Anchor, un pub réputé parait-il pour ses pimm's. N'est-il pas l'heure d'y goûter ? Affolées par la horde de touristes qui s'y pressent sur la terrasse au bord du fleuve, nous sommes à deux doigts de renoncer. Mais j'aperçois un escalier qui mène à la roof garden. Elle est ouverte et nous nous y réfugions. Je commande les pimm's au comptoir et nous les sirotons relativement à l'abri du vent qui souffle fort, le dos chauffé par les feux des grills prêts à prendre du service pour le dîner.
La balade se poursuit ensuite devant le Shakespeare's Glob, toujours bondé et la Tate que nous visiterons le lendemain. Le quartier qui entoure la centrale électrique réhabilitée est relativement récent, hérissé de buildings qui se hissent plus haut que les grandes cheminées de cette ville au passé industriel. Nous croisons un cottage perdu au milieu du béton, comme un arrêt sur image au milieu de l'avenir qui se dessine.
Sous un pont routier, au bord d'une grande artère où bus et cabs se croisent en un ballet incessant, nous montons dans un bus qui nous conduit vers Soho où nous avons décidé de traîner un peu et dîner. Nous découvrons la toute petite enclave de Chinatown dans le soleil couchant qui accentue le rouge des briques et enflamme les drapeaux multicolores qui barrent le ciel.
La chance est avec nous, nous dégotons un chouette petit resto au 49 lexington street. Un cadre raffiné, une carte de vins français et sud-américains et un patron qui parle un peu notre langue. Il a fait des saisons en France avant de s'installer ici. Nous optons pour un verre de vin chilien, à l'exacte bonne température et dégustons une assiette végétarienne composée d'aubergines roulées à la ricotta, sauce tomate, semoules/pois chiches et roquette/parmesan. Les prix sont très corrects mais attention à penser à rajouter mentalement à l'addition le service qui n'est pas compris sur les tarifs indiqués dans la carte... Nous sommes installées dans la cour intérieure remplie de plantes, aux murs badigonnés en noir mat. Nos voisins de tables sont anglais, apparemment cette adresse circule parmi les londoniens.
Le ventre plein, nous rejoignons Picadilly circus à deux pas pour prendre le tube jusqu'à l'Institut.
Fin des programmes, nous nous écroulons dès que notre tête touche l'oreiller...