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London/Easter/2011
2 mai 2011

troisième jour

Lundi de Pâques. Dès 8h nous voilà dans l'escalier en direction de la salle à manger. Aucune bonne odeur de bacon frit ni de toasts grillés..... La porte est fermée, le service ne commence qu'à 9 heures... Evidemment, comme en France, ce lundi est férié.... Nous remontons les 5 étages et nous écroulons une heure de plus. Du coup, nous n'irons pas faire un tour dans le box office que nous croisons dans le quartier et nous ne ferons pas de détour par l'Albert Hall pour nous rendre à pied jusqu'au Victoria & Albert Museum où nous avons rendez-vous avec Yohji Yamamoto et ses collections. Sur le chemin, nez au vent dans cette belle matinée de printemps, nous retrouvons beaucoup de monde. Le museum d'histoire naturelle fait le plein ! Tout à côté, nous entrons dans le merveilleux hall du V&A Museum embelli par la sculpture monumentale de Dale Chihuly.

J'ai acheté les billets d'entrée pour l'expo depuis le net mais ce coupe-file n'était pas nécessaire, nous arrivons à l'ouverture du musée qui n'est pas encore assailli comme son voisin.
L'installation est passionnante. Elle permet de tourner autour des mannequins, d'admirer les étoffes, de plonger dans les plissés. Un souffle fait bouger la soie et le crèpe. Nous nous amusons à détailler chaque modèle, à traduire les différentes parties qui composent une robe, un manteau, et je me félicite tout haut d'avoir pris un peu de temps cet hiver pour traduire des patrons de tricot et me familiariser avec le vocabulaire couture. Une femme asiatique un peu âgée revient plusieurs fois sur un modèle, elle le décortique littéralement du regard, note mentalement les courbes, les drapés, elle semble totalement absorbée par ce qu'elle a sous les yeux.
Tout autour des vêtements exposés, on peut visionner les défilés et revoir certains modèles évoluer sur les podiums.
Certaines pièces sont dispersées dans le musée, à différents niveaux de ce dédale sans fin de galeries et de couloirs. Dans la salle des tapisseries sans âge, des manteaux trouvent leur place naturellement. Plus loin une robe aux plissés semblables à une sculpture antique (et l'on pense bien sur aux créations de Madame Grès dont Yamamoto s'est inspiré) tourne le dos au mobilier classé et aux dorures.
Ce qui frappe chez ce créateur c'est bien sur la pureté des lignes et l'intemporalité des coupes. Et ces caractéristiques sont là, très bien mises en valeur, dans cet écrin du passé.

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london1_060j'avais immortalisé les toilettes du Guggenheim à Bilbao, je réitère avec celles du VAM...

Dans le shop du musée, je suis envoûtée par les innombrables livres d'art proposés. Tricot, tissu, j'ai envie de tout acheter. Mais je me contente du catalogue de l'exposition qui fera très plaisir à mon amie Flo  avec qui nous devons fêter son demi-siècle le lendemain soir à Bordeaux. Nous quittons le musée à pas feutrés, il est midi. Un bus nous dépose non loin de l'embarcadère de la Tate Britain car c'est sur la Tamise que nous avons choisi de rallier la Tate Modern à quelques miles sur l'autre rive du fleuve. 5£ la traversée, c'est une de plus que ce qui est indiqué sur le lonely planet (classique).

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Avant de nous engouffrer dans la Tate, nous partons à la recherche d'un petit resto. Il sera cette fois d'inspiration indienne. Nous déjeunons d'une sorte de pâte garnie type pizza arrosée d'une bière visiblement coupée avec de la limonade. The indian touch perhaps ?? Mais tout est très bon et servi rapidement.

La Tate est immense. Majestueuse. Située à Bankside, elle est le phare du nouveau Londres. Les expositions permanentes sont gratuites comme dans les autres musées londoniens. Deux niveaux où sont exposées les oeuvres d'artistes contemporains majeurs. Un choix énorme dans un bâtiment non moins imposant. En ce moment la salle des turbines est vide mais sa taille hors norme permet d'y exposer des oeuvres gigantesques. Nous passons un long moment à déambuler dans ce lieu épuré, qui laisse la part du lion à l'art. sur les mezzanines qui desservent les salles, une fresque reprend l'ordre chronologique des mouvements artistiques et leurs principaux protagonistes. Un bon moyen de s'y retrouver au moindre doute.

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Après un tour par la boutique, grouillante de monde et terriblement tentante, nous décidons de faire une pause sur la pelouse, au soleil. Large café latte au milieu de la foule des grands jours qui n'en revient pas de profiter d'un temps pareil dans la capitale anglaise.

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Direction La Cathédrale Saint-Paul en empruntant le millenium bridge (Ceux qui ont vu Harry Potter au cinéma le connaissent), totalement piéton, équivalent du pont des arts à Paris. Son architecture arachnéenne enjambe avec grâce la Tamise et le mariage de l'acier et de la pierre est une vraie réussite.

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Nous revoilà sur l'autre rive à suivre l'autre balade proposée par le blog Londres Calling : Tate Modern/Angel. Saint-Paul a retrouvé sa splendeur d'antan du jour où l'activité de la centrale électrique (l'actuel tate modern donc,) alimentée au charbon fut stoppée. Les vents faisant dériver les fumées vers son dôme, il était recouvert d'une couche de suie. Quand Charles a épousé Diana, la cathédrale n'avait pas le charme qu'elle a retrouvé aujourd'hui.

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Elle était ouverte au public et nous avons donc pénétré l'enceinte sacrée contrairement à l'abbaye de Westminster fermée pour cause de mariage princier imminent...

Nous traversons les vieux quartiers à la recherche de la pépite. En voilà une dans Postman Park. Ce petit jardin abrite un monument commémorant les héros anonymes. Des hommes, des femmes, des enfants, simples citoyens morts accidentellement alors qu'ils tentaient de sauver la vie d'un proche ou d'un parfait inconnu.

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Sur le trottoir, à la sortie du parc nous tombons également sur un des rares téléphones reliés à la police qui permettait autrefois d'appeler en cas de danger. Je crois qu'il n'en reste plus que deux dans la capitale.

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Toujours nez au vent et chargées des emplettes que nous avons faites dans un supemarket (cheddar, philadelphia cream, mustard, pimm's) et qui viennent compléter les provisions de bouche que nous voulons ramener à Bordeaux, nous sommes à la recherche de Saint Barth's Church. Cette vieille église datant de 1123 a servi de décor notamment à "4 mariages et un enterrement". Le café qui la jouxte est malheureusement fermé. Qu'importe, nous profitons du calme du lieu dans le soleil déclinant.

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Nous approchons du marché à viande, toujours en activité, Smithfield market. L'architecture de verre et d'acier est superbe, très colorée. Dans l'air flotte cette odeur fade si caractéristique des boucheries.

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Quelques rues plus loin nous apercevons un space invader, bien contentes d'immortaliser le seul que nous ayons repéré du week end !

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Dans les derniers rayons du soleil, nous dégustons à même le trottoir une pinte à "the tavern", sympathique pub situé sur Clerkenwell green, lieu bien connu de Dickens qui le décrit dans Oliver Twist.Un écureuil gris/beige, surgit de nulle part, s'attarde sur la route. Il n'a pas l'air effrayé ni par les gens, ni par les rares voitures qui passent ici. Nous le suivons des yeux un long moment jusqu'à ce qu'il se fonde dans les arbres du square, petite ombre parmi les ombres.

london1_082les toilettes du pub... jolies non ?

Le vent est tenace et le soleil ne nous réchauffe plus. Nous remontons les rues jusqu'à Angel où nous prenons un bus jusqu'à Camdem. Là, nous sommes obligées de rentrer dans un pub, The Elephant's Head. La bière de la taverne se rappelle à ma vessie. Ambiance rock(abilly), néo punks attablés, chaleur et bière alors que dehors le vent souffle et les rues se vident. Nous ne localisons pas parkway, une cliente cherche à nous aider, trouve (à raison) notre plan incomplet. Le barman nous sortira d'affaire. Nous sirotons un petit verre de bière à deux (encore ! mais bien obligées pour pouvoir accéder aux toilettes), j'écris quelques lignes, m'imprègne de ce lieu chaleureux car c'est finalement le seul endroit typique du quartier fort animé qu'est camdem que nous aurons croisé.

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Parkway est une grande artère en sens unique où se cotoient restaurants, alimentations, commerces en tout genre. Nous rentrons dans une épicerie bio et achetons de la marmelade et du pain noir. J'aperçois le restaurant que j'avais repéré, le Namaaste kitchen. Il est parait-il, réputé pour sa cuisine indienne. L'endroit est chic, nous sommes décoiffées par le vent et plus vêtues pour une balade au grand air que pour manger au resto. Tant pis. Les plats sont excellents, très bien présentés et pas hors de prix. Mais attention ! tout est assez épicé et mademoiselle Ka n'a pas franchement apprécié son assiette.  Je me suis régalée et émet un seul bémol, les hottes aspirantes ne sont pas assez puissantes pour évacuer convenablement les fumées de cuisson des viandes grillées par le chef cuisinier dont on peut admirer le travail en fond de restaurant...
Pleine de spicy power, nous retournons affronter le vent à la recherche de la ligne 214 qui doit nous rapprocher de Victoria. London by night, bien calées dans l'impériale, nous regardons une dernière fois défiler les quartiers, les drapeaux, et apercevont les illuminations de chez Harrod's que nous avons snobé. Le 52 nous dépose à l'Albert Hall au moment où la foule quitte la salle de concert où jouait ce soir City and Colour.
Les derniers mètres sont un peu difficiles, il fait carrément froid ! A l'institut, nous prenons un déca et une douche chaude.
La nuit est courte, le réveil sonne à 5h30. J'avale un thé au lait, et 2 shortbread plus tard nous descendons le plus discrètement possible la valise sur les 4 étages qui nous séparent du hall. Dans la rue, déserte, nous hélons le seul cab que nous prendrons pendant ce court séjour. Notre oyster card est vide mais nous n'aurons pas le temps d'aller la rendre pour récupérer la caution. Pas grave, avec le couple princier photographié dessus, elle sont collector ! Nous revoilà à Victoria, à l'endroit où le bus de la green line nous a déposé samedi midi. Direction Luton dans un bus bondé. Le ciel est gris ce matin et le vent souffle toujours. Nous quittons la ville en même temps que l'anticyclone !

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Nous avons croisé un nombre impressionnant de Star*bucks tout au long de nos pérégrinations londoniennes sans jamais nous y arrêter. Ce sera chose faite à l'aéroport, une fois les formalités accomplies. Mais j'ai fait la promesse d'éviter ce genre d'endroit à New York où je serai dans trois semaines. Trop d'emballage jetable, trop de déchets, je n'assume pas !

Nous avons eu une chance incroyable de séjourner dans Londres par ce temps. L'architecture londonienne est exceptionnelle, les bâtiments historiques sont majestueux et les édifices plus récents leurs répondent avec élégance. Le soleil ne pouvait qu'embellir les façades et réchauffer la ville. Les bus à impériales offrent une visite haut perché, le trafic fluide et le réseau suffisamment dense permettent de se déplacer facilement d'un point à un autre le jour comme la nuit.
Columbia Road et Brick Lane ont tenu leurs promesses et les balades historiques qui nous ont conduit hors des sentiers battus à la découverte du vieux london nous ont permis de découvrir une ville chargée d'histoire et attachée à la transmettre. Le flegme britannique n'est pas une légende, l'ambiance des pubs est chaleureuse, les musées sont d'une grande richesse et j'ai hâte de revenir flâner dans les salles de la National Gallery que je n'ai pas pu visiter cette fois-ci.
Tant de choses restent à faire dans ce swinging london qui frémit de tradition et d'impertinence mêlées !

 

 

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Commentaires
A
Un blog vraiment très sympa, j'y reviendrai !
London/Easter/2011
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